Exposition
Georges de La Tour
Entre ombre et lumière
Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le musée Jacquemart-André met à l’honneur le peintre Georges de La Tour, connu pour ses scènes intimistes et ses clairs-obscurs d’une grande intensité. Une occasion unique d’accéder à l’œuvre de cet artiste à la production restreinte et peu exposée.
6 faits marquants sur la vie et l’œuvre de Georges de La Tour
- Baptisé en mars 1593 à Vic-sur-Seille en Lorraine, et issu d’une famille de boulangers, Georges de La Tour est le deuxième d’une fratrie de sept enfants ;
- En 1638, un incendie provoqué par les troupes françaises pendant la Guerre de Trente Ans détruit sa maison, son atelier et une partie de ses œuvres. L’artiste trouve finalement refuge à Nancy, avec une partie de sa famille ;
- En 1639, il est nommé « peintre ordinaire du roi » par Louis XIII. À ce titre, il loge au Louvre et est officiellement reconnu par la cour et le milieu artistique parisien ;
- À l’apogée de sa carrière, il peint pour des mécènes prestigieux tels que le cardinal Richelieu ou les ducs de Lorraine, et devient l’un des notables les plus fortunés de Lunéville ;
- Peu de ses toiles sont signées et datées – parmi elles Les Larmes de saint Pierre, 1645, Le Souffleur à la pipe, 1647, et Le Reniement de saint Pierre, 1650 –, ce qui explique qu’il soit rapidement tombé dans l’oubli après sa mort en 1652 ;
- Redécouvert seulement en 1915 par l’historien d’art allemand Hermann Voss, il doit sa « renaissance » à l’étude de deux tableaux conservés au musée d'arts de Nantes : L'Apparition de l'ange à saint Joseph et Le Reniement de saint Pierre.
Le clair-obscur chez Georges de La Tour : une utilisation unique de la lumière
Bien qu’aucun voyage en Italie ne soit attesté, Georges de La Tour est influencé par Caravage, dont le style rayonne alors dans toute l’Europe. Inspiré par le caravagisme hollandais et lorrain, il développe une interprétation personnelle et audacieuse du clair-obscur qui fait toute son originalité. Ses tableaux se distinguent notamment par un réalisme et des compositions sobres, qui contrastent avec l’intensité dramatique des toiles caravagistes italiennes.
Fasciné par les jeux de lumière artificielle, il réalise plusieurs scènes nocturnes à la chandelle — parmi lesquelles La Femme à la puce, Job raillé par sa femme ou encore Les Joueurs de dés — devenues emblématiques.
La flamme vacillante d’une bougie s’impose alors comme sujet central de ses œuvres (Nouveau-Né, Madeleine pénitente). La lumière, en accentuant la densité des matières, confère à ses toiles une intensité à la fois poétique, fragile et intemporelle.
Sublimer l’ordinaire et les figures marginales
S’il s’intéresse aux scènes de jeux (Le Tricheur à l’as de carreau, Les Joueurs de dés) et à la peinture de genre, Georges de La Tour est surtout reconnu pour ses toiles religieuses, empreintes d’une intensité spirituelle remarquable sous leur apparente simplicité.
En donnant visage et dignité aux figures marginales et populaires — musiciens aveugles, vieillards, paysans —, l’artiste élève l’ordinaire au rang du sacré (Femme à la puce, Nouveau-Né).
Peintre du peuple plus que de la cour, Georges De La Tour sublime la solitude de ses sujets et transcende la trivialité du monde par son utilisation remarquable de la lumière.
Pourquoi visiter l'exposition ?
- Un événement unique : la première rétrospective française consacrée à Georges de La Tour depuis 1997 ;
- Plus de 30 chefs-d’œuvre réunis, sur la quarantaine d’œuvres connues de l’artiste ;
- La découverte d’un des peintres les plus énigmatiques du Grand Siècle et de son approche singulière du clair-obscur.
Réunissant des chefs-d’œuvre peu exposés, cette rétrospective consacrée à Georges de La Tour est une occasion unique de découvrir le talent d’un artiste à l’iconographie à la fois mystérieuse et fascinante…
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L'équipe
Commissariat
Dr. Gail Feigenbaum est spécialiste de l’art italien et français du début de l’époque moderne. Auparavant directrice associée du Getty Research Institute, elle a travaillé à la National Gallery of Art, au Center for Advanced Study in the Visual Arts, où elle a été professeur au Edmond J. Safra en 2023, et au New Orleans Museum of Art. Elle a publié de nombreux ouvrages sur les Carrache, Caravage et Georges de La Tour. Elle a été commissaire d’expositions telles que « Ludovico Carracci » (Kimbell Art Museum et Pinacoteca Nazionale, Bologne), « The Drawings of Annibale Carracci » (Washington DC, National Gallery of Art), « Degas and New Orleans: A French Impressionist in America » (New Orleans Museum of Art), et « Jefferson’s America and Napoleon’s France: An Exhibition for the Lousiana Purchase » (New Orleans Museum of Art). Elle a collaboré à l’exposition « Georges de La Tour and His World » à la National Gallery of Art de Washington DC. Au Getty, elle a supervisé la publication de plus de 150 livres. Parmi ses ouvrages récents, citons Money in the Air: Art Dealers and the Making of Transatlantic Art Market 1880-1930 ; Display of Art in the Roman Palace ; Provenance: An Alternate History of Art et Sacred Possessions: Collecting Italian Art.
Pierre Curie est conservateur général du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle, il a également travaillé sur celle du XIXe siècle français au Musée du Petit Palais où il a commencé sa carrière de conservateur. Par la suite chargé du domaine de la peinture à l’Inventaire général, il a co-rédigé et conduit le « Vocabulaire typologique et technique de la peinture et du dessin » (paru en 2009). Nommé responsable de la filière peinture du département restauration du Centre de recherche et de restauration des Musées de France en 2007, il a coordonné et suivi quelques grandes restaurations de tableaux des musées nationaux (Léonard de Vinci, Titien, Rembrandt, Poussin…). Pierre Curie est conservateur du Musée Jacquemart-André depuis janvier 2016 et co-commissaire de toutes ses expositions.
Production et réalisation
Emmanuelle Lussiez, Directrice des expositions de Culturespaces
Milly Passigli, Directrice de la programmation des expositions
Bernadette Roux, Responsable des expositions du Musée Jacquemart-André
Livia Lérès et Domitille Séchet pour l’iconographie au sein de Culturespaces
Scénographie
Hubert le Gall, sculpteur, designer et scénographe français