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Exposition
Splendeurs du baroque
Peintures de la Hispanic Society of America
Du 26 mars au 2 août 2026Au printemps 2026, le Musée Jacquemart-André, en collaboration avec la Hispanic Society of America (New York), met à l’honneur l’art baroque hispanique. Elle offrira au public l’occasion d’admirer une quarantaine d’oeuvres issues de la prestigieuse institution américaine et pour la première fois réunies en France, parmi lesquelles des peintures des grands maîtres du Siècle d’or tels que Velázquez, Greco et Zurbarán.
LE SIÈCLE D’OR ESPAGNOL
Allant en réalité du début du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle, le Siècle d’or correspond à l’apogée économique, artistique et littéraire de la monarchie espagnole des Habsbourg (1516-1700). Fort d’un empire colonial florissant et d’une influence politique et culturelle qui comprend une grande partie de l’Europe et s’étend aux Amériques et à l’Asie (Philippines), le royaume d’Espagne connaît alors une période d’extraordinaire vitalité artistique. Cette période est marquée par les règnes successifs des souverains dont les cours royales se font mécènes et commanditaires des plus grands artistes. Entre la Renaissance tardive et le plein épanouissement du baroque, la production artistique espagnole se distingue par son intensité expressive, sa spiritualité profonde et son goût pour l’exaltation des formes.
LE BAROQUE HISPANIQUE
Au carrefour des influences italiennes et flamandes, mais également nourri par les découvertes et les échanges issus des territoires américains nouvellement conquis, l’art espagnol du Siècle d’or se caractérise par une richesse esthétique et thématique remarquable. Cette production constitue l’un des chapitres les plus singuliers de l’histoire artistique occidentale, bien que proportionnellement peu représentée dans les collections françaises. Des artistes venus de toute l’Europe, tels que Greco (1541-1614) ou Antonio Moro (v. 1520- v. 1577), participent au renouvellement de la peinture espagnole en lui insufflant innovation et vitalité. L’Espagne devient alors un terrain fertile pour l’épanouissement du style baroque. Ce terme, venant du portugais barroco, désignait à l’origine la forme d’une perle irrégulière et se caractérise, en art, par des formes foisonnantes, théâtrales et triomphantes, visant la séduction des sens. Francisco de Zurbarán, Juan Carreño de Miranda, Bartolomé Esteban Murillo ou encore Matteo Cerezo comptent parmi les maîtres de cette époque. La peinture espagnole excelle alors particulièrement dans les genres du portrait et des thématiques religieuses. Ces sujets religieux, imprégnés de l’esprit de la Contre-Réforme catholique, glorifient l’histoire, la dévotion et les dogmes sacrés dans une expression à la fois visuellement éloquente et intensément spirituelle. Le portrait espagnol est porté à son sommet par Velázquez, qui revitalise les anciennes formules au point de révolutionner le genre. Son Portrait de jeune fille (v. 1638-1642), présenté dans l’exposition, illustre parfaitement cette capacité à conférer une présence saisissante à ses modèles. Une oeuvre de John Singer Sargent vient en contrepoint témoigner de l’influence durable de celui que Manet avait baptisé « le peintre des peintres ».
LE MONDE HISPANIQUE AU-DELÀ DE L’EUROPE
L’exposition comprend également des oeuvres majeures d’artistes des XVIIe et XVIIIe siècles actifs ou originaires d’Amérique latine. Héritiers de la grande tradition picturale espagnole introduite après la conquête du « Nouveau Monde », ces peintres ont su marier apports occidentaux, techniques et traditions locales. Ce métissage a donné naissance à une production inédite et remarquable, encore très rarement montrée dans les musées français, dont l’exposition offrira une présentation précieuse.
Avec le soutien de
L'équipe
Commissariat
Guillaume Kientz est directeur et CEO de la Hispanic Society Museum & Library de New York. Diplômé de Sciences Politiques et de l’Institut National du Patrimoine, il a précédemment été conservateur des peintures espagnoles, portugaises et latino-américaines du musée du Louvre (2010-2019) et conservateur de l’art européen (Moyen-Age – XXe siècle) au Kimbell Art Museum (2019-2021). Spécialiste de la peinture espagnole, il a assuré le commissariat de nombreuses expositions dont « Velázquez » (2015) et « Greco » (2019-2020) au Grand Palais, « Murillo. From Heaven to Earth » (2021-2022) au Kimbell Art Museum et « Sorolla and the Sea » (2024) au Norton Museum of Art. Parmi ses publications sur le baroque espagnol, Guillaume Kientz est l’auteur de Velázquez, l’affrontement de la peinture (2015, éditions Cohen & Cohen) et Le Siècle d’or espagnol (2019, éditions Citadelles & Mazenod).
Pierre Curie est conservateur général du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle, il a également travaillé sur celle du XIXe siècle français au Musée du Petit Palais où il a commencé sa carrière de conservateur. Par la suite chargé du domaine de la peinture à l’Inventaire général, il a co-rédigé et conduit le « Vocabulaire typologique et technique de la peinture et du dessin » (paru en 2009). Nommé responsable de la filière peinture du département restauration du Centre de recherche et de restauration des Musées de France en 2007, il a coordonné et suivi quelques grandes restaurations de tableaux des musées nationaux (Léonard de Vinci, Titien, Rembrandt, Poussin…). Pierre Curie est conservateur du Musée Jacquemart-André depuis janvier 2016 et co-commissaire de toutes ses expositions.
Production et réalisation
Emmanuelle Lussiez, Directrice des expositions de Culturespaces
Milly Passigli, Directrice de la programmation des expositions
Bernadette Roux, Responsable des expositions du Musée Jacquemart-André
Livia Lérès et Domitille Séchet pour l’iconographie au sein de Culturespaces
Scénographie
Hubert le Gall, sculpteur, designer et scénographe français.